Le Théâtre de Cahors
Le modèle du théâtre, dit à l’italienne, apparu en Italie à la fin du XVIe siècle, se développe en France à la fin du XVIIIe siècle et connaît son apogée au XIXe siècle.
Le Théâtre de Cahors, construit à l'initiative d'un groupement de particuliers, en est un bel exemple.
Envisagée en 1831 et soutenue par la Ville dès 1832, la construction en est confiée à Hector Malo, architecte départemental, auteur de l'agrandissement de l'hôtel de ville. Le Théâtre est édifié à partir de 1833 et inauguré le 19 juin 1835. Hector Malo fait le choix d'une architecture néoclassique ordonnancée, l'entrée principale étant positionnée au nord afin de regarder vers le boulevard, nouvel axe principal de la ville en pleine métamorphose.
Cette façade est enrichie par la présence d'une colonnade surmontée d'un balcon permettant ainsi aux fiacres de déposer au plus près leur client. Le balcon, quant à lui, offre depuis le foyer, où peuvent se désaltérer les spectateurs, une sortie vers l'extérieur mais également constitue un espace où l'on peut se montrer.
La forme de la salle de spectacle en fer à cheval, typique du théâtre à l'italienne, permet aux spectateurs tout autant d'assister aux spectacles que d'être vus. Ces derniers se répartissent dans les galeries ou sur le parterre face ou autour de la scène permettant d'être plus ou moins vus selon l'importance sociale du spectateur. Ainsi, le parterre accueille-t-il la bourgeoisie, les loges, d'où l'on est vu de tous, étant réservées aux plus aisées. Les balcons répondent à la graduation sociale. Plus on monte, plus les classes sociales sont laborieuses, le dernier étage étant appelé « poulailler ».
Autre caractéristique, la présence d'un riche décor, tant pour la salle avec le grand décor peint et son lustre monumental, que le hall et les salles du foyer, comme en témoignent la cheminée et ses gypseries dans le foyer principal. Les balcons et loges, réalisés en bois, sont déposés pour des raisons de sécurité lors du chantier de 1963, qui voit également la disparition de la colonnade et son balcon, et ils sont remplacés par un décor à l'identique en staff sur armature de métal.
Le décor du plafond :
À l'occasion d'une rénovation des décors au début du XXe siècle, un nouveau décor peint vient remplacer le précédent et est marouflé sur ce dernier. Commandée par l'État au peintre parisien Ferdinand Gueldry (1858-1933) la toile peinte, de plusieurs lais, est mise en place en 1903. Plusieurs figures féminines prennent place sur ce plafond, évoquant tant des muses que des allégories. Parmi elle, une représentation de la République française, au-dessus de la scène, tient un écu sur lequel a été apposé les armoiries de la ville. Autour d'elle se tiennent des représentations de la Comédie, de l'Opéra et de la Tragédie. Le style de la peinture, qui évoque l'art nouveau, rappelle le grand salon de l'Opéra de Paris.

